jeudi 11 août 2011

Charlie Bauer et L'espèce humaine

Le soir, les femmes se tenaient au pied du mur de la prison et criaient leurs mots d'amour à leurs hommes incarcérés. Leurs voix résonnaient contre les barres des immeubles. Je venais rendre visite à un ami qui habitait près de la prison des hommes. J'étais impressionné par ce choeur et ses échos.
C'est à cette époque que j'ai eu entre les mains un livre usé de Charlie Bauer. J'ai délaissé les grimoires de la philosophie orthodoxe; j'étais curieux de connaître les raisons de cette fascination exercée sur celui qui me l'avait remis. 
Cette rage bien sûr, le cambouis sous les ongles, la sueur en plaque m'ont transformé. La chrysalide absorbe davantage les chocs et les tremblements que le papillon aux ailes farineuses. Je l'ai lu en un seul jour. Un choc à la hauteur d'Antelme et L'espèce humaine.
Sa mort m'a ému.   

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