jeudi 31 mai 2012

La voix de Mick Jagger sur le répondeur

Cacti Study, San Diego, California Mark Yaggie
Le train de 8H06 m'avait posé un lapin. Je pris alors un livre comme seul compagnon; un auteur un peu éloigné mauvais garçon, aussi proche qu'un beau- frère mais qu'on ne connaît pas vraiment- L'égoïste romantique Frédéric Beigbeder. 
Le journal d'un auteur fictif qui vivrait sa trentaine en sentant la quarantaine rêveur de baisers tendres, de gestes biaisés. C'est lui qui le dit: on ne va plus à Roland Garros que pour boire du champagne et on s'amuse du jeune stagiaire qui suit encore les matches.
Par un heureux hasard, à Roland Garros j'aspirais des bulles d'eau gazeuse et sur cette journée, je m'arrêtai devant une italienne au sourire d'albâtre, eut envie de sécher les larmes d'une jeune femme qui battait du pied sur le siège du wagon, remarquai les chaussures rougies par la terre battue d'une polytechnicienne qui renonçait à faire tomber la veste.
A peine rentré, j'écoutai le Cédé qui contenait la voix du chanteur, Mick Jagger, le messager d'un répondeur.
La voix était reconnaissable, rajeunie et chaleureuse; à cette époque, on pouvait voyager en avion accompagné d'une statue en érection. Sacha ne me dit pas à qui Jagger l'avait offerte.
C'était une autre époque.
Et pourtant il faisait chaud ce lundi- là à Roland Garros.       

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